mardi 28 février 2017

Antigua

Parti de Marie Galante au petit matin comme j'aime bien .... Heu quel jour déjà ?  
Là où je vous écris, eh ben je sais plus, ou j'ai plus envie ? Le temps coule, sans marques, les week ends par exemple n'ont plus aucune signification depuis un temps qui me semble des lustres ....

 Enfin bon, j'ai quitté Marie Galante, vent un peu mou puis qui vient tranquillement , cap ouest donc au portant, agréable, jusqu'à tourner la pointe sud-ouest de Guadeloupe et remonter, en principe déventé. Il y a des effets toujours curieux, car passé la pointe (Pointe Noire) eh bien me voilà dans des surventes comme si l'alizé ne voulant pas s'avouer vaincu par une banale île DOM-TOM française me jouait un " j'ai pas dit mon dernier mot"

Mouillage à Petite Anse, celle juste au-dessus de l'Anse à la Barque avec Marie-Claire l'autre jour ( pour ceux qui suivent ...) Clapot, vent, nuit moyennement reposante. Lendemain, montée sur Deshaies où je retrouve les Genesis, on passe un moment à bord de leur " home sweet home" ( c'est vraiment leur maison, faut dire ...) de 20 tonnes en acier ... Ça fait toujours drôle quand on vient de son petit Nomade de 3,5 tonnes... 
Enfin m'y voilà dans le calendrier, parti ce lundi 27/2 de Deshaies au petit matin ( ben oui, les départs aux petits matins, j'aime ça ...), 2 ris pris tout de suite dans la grand-voile, jamais largués, un bout de génois et hop, direction Antigua, 47 milles au près, 25 noeuds établis dans le nez et beaucoup de grains qui pousssent à plus de 30 noeuds. Un peu comme à vélo dans les côtes qui n'en finissent plus et qu'on se demande " c'est quand la descente?".
Tiens ça commençait à faire un moment que je n'avais pas eu une nav comme ça et assez longue et musclée. Benhur au boulot quasiment tout le temps, Marcel pour les petits bords d'arrivée, Tom au chômedu, plus trés confiance, l'a pas l'air en forme malgré les billes, un peu cafouilleux, et pas très envie de me faire envoyer au tapis dans une de ces surventes. Antigua, je vais y rester quelques jours, je vous raconterai ça, c'est déjà un autre monde, cette ancienne colonnie " so british" ... Alors a très vite ...

jeudi 23 février 2017

Répit météo à Marie-Galante

Un bulletin météo qui annonce carrément :
"Panne d'alizés..."
Dix à douze nœuds tout de même pour tester Benhur-Marcel qui fonctionne à merveille, le petit Marcel pousse tranquillement le levier d'aérien de Benhur sans effort.

Et puis la Marie Galante qui me fait de l'œil pas bien loin à une quinzaine de milles.

Mouillage dans l'anse Canot, là même où nous étions allés il y a 17 ans avec notre armada de 3 bateaux ... souvenirs souvenirs ...
Puis après une nuit tranquille à part un peu de clapot et une invasion de moucherons en début de nuit, mouillage devant la petite ville de St Louis.

Pas utile de consommer du gasoil, le vent devrait revenir demain pour remonter Basse Terre, faire une halte à Deshaies pour faire ma clearance de sortie et monter.

mardi 21 février 2017

Benhur-Marcel, un rien la bille

La pluie depuis ce mardi matin donne un air vaguement breton, pas ces grains brefs et abondants, mais une bonne pluie de ciel chargé de gris.
Même le vent s'est mis, chose inhabituelle ici, à tourner sur l'ouest puis retombe, comme pour renforcer ce sentiment breton.


Pour un peu j'apercevrais Houat comme lorsque je vais marcher vers la pointe du port au Crouesty. Quelque chose qui commence à donner une réalité de plus en plus tangible à la route du retour. Dans deux mois, déjà, il faudra se tenir prêt à prendre la bonne option météo ( donc initier le routage avec mon routeur Michel) pour attaquer nord-est vers les Açores. Ça arrivera vite ...


J'ai reçu mon petit sac de billes, envie de dire " tout ça pour ça", c'est vraiment tout petit, au fond d'une grande enveloppe cartonnée et plastifiée, avec le document collé dessus et écrit en grosses lettres " DOCUMENTS DOUANE" ... Tout ça pour ça.


Billes remontées, vérin testé en manuel à l'arrêt au port pour l'instant ....que dire d'autre que ... On verra bien.
Puis comme un doute, la question qui taraude, est-ce que ça va tenir? 

Alors, cogitations et puis vient ce " bon sang mais c'est bien sûr!" qui jaillit soudain. Allez, caisse à outils, perceuse, on y va.
Le truc pour lequel on se dit " mais pourquoi je n'y ai pas pensé plus tôt?"
Explication technique:
C'est un truc que je n'ai pas inventé, mais dont j'avais entendu parler, et lu parfois sur des forums, et en plus, ballot, il est évoqué sur la doc du Windpilot.
L'utilisation mixte du régulateur d'allure - mon brave Benhur - et d'un pilote tout simple, en l'état celui dont je me suis doté en pilote de secours.


Le principe de ce mariage hétéroclite mais astucieux est simple.
Normalement le régulateur d'allure est actionné par la pale aérienne qui s'incline dans un sens ou dans l'autre selon que le bateau dévie de son cap au vent.
Le "truc" consiste à remplacer le vent qui actionne cet axe de rotation par un pilote automatique électronique qui pousse ou tire sur le levier au lieu du vent.
Au lieu d'avoir un cap " au vent" on retrouve un cap " magnétique" car le pilote va agir sur le système pour redresser le bateau sur le cap magnétique donné.
Vous me suivez?


L'intérêt de la chose est que tout l'effort sur la barre est donné non pas par le vérin mais par le système de la pale pendulaire immergée, pour laquelle la force de poussée est donnée par l'eau et la vitesse du bateau, car l'aérien en mode classique est commandé par la seule force du vent.
Ainsi donc, l'effort demandé sur le vérin du pilote devient très faible en comparaison avec cas classique du pilote ayant le verin actionnant la barre directement.
La démultiplication d'effort est très importante, à tel point que dans ce cas un petit pilote de premier niveau suffit, surtout pour les 3,5 tonnes de Nomade, et par voie de conséquence, l'usure du vérin très amoindrie, et la tenue de barre bien plus forte.

Restent des questions de réglage de gain, de réactivité et d'amplitude de barre qui demanderont peut-être un certain nombre d'essais et de mise au point, mais le principe est là.



Photo, le montage. Un tube monté en transversal sur l'arrière du cockpit, un perçage pour l'accroche du pilote, et l'embout du vérin qui actionne le bras de levier à la place de la pale aérienne. Dans ce cas on démonte la pale aérienne et on obtient un régulateur qui barre non plus cap au vent mais en cap magnétique.

Et comme un hasard qui ferait bien les choses sans qu'on lui ait rien demandé, hier soir je prends un pot avec un voisin rencontré au Cap Vert sur son X402, solitaire en ce moment et qui prend des équipiers par moments, et qui avait invité un autre plus ou moins solitaire sur son Selection 37, un brestois qui a bourlingué sa carriére de marin dans la Brittany Ferries, et qui me dit utiliser ce système et en est absolument ravi.
Alors, après cette soirée entre trois solitaires qui ont quasiment refait le monde à bord d'un X402 et que ça nous a pas pris bien longtemps malgré quelques divergences politiques (ils devaient nous consulter ...), ya plus qu'à tester.

Le nouveau petit pilote initialement "de secours" est un ST2000+, du moyenne gamme donné pour des voiliers jusqu'à 4500Kgs de déplacement, Nomade en fait 3500 à sec). On le baptisera par exemple Marcel.
Voilà donc un nouveau système, Benhur-Marcel, à tester et éventuellement régler et mettre au point.

Je commence à avoir un vrai équipage de barreurs:
- Tom (l'irlandais)
- Benhur (un ancien méditerranéen)
- Marcel ( un guadeloupéen )
- Et un duo Benhur-Marcel
- Mais pourquoi pas envisager Benhur-Tom également, vas savoir si ils pourront s'entendre ces deux-là, et puis fatigué, Tom ?


Le plus sobre est évidemment Benhur ...


J'envisage un départ demain mercredi, cap vers le Nord, avec mon bel équipage,

 

lundi 20 février 2017

Vies de ponton



A l'arrivée sur la Martinique après la traversée, une fois posé dans la marina pour un repos bien mérité, j'avais commencé à remarquer certains bateaux qui semblaient scotchés à leurs pontons depuis des lustres, voire pour certains accrochés dans le fond de la mangrove qui entoure la marina du Marin.

Délabrement, coques parmi lesquelles des métalliques – c'est fréquent sur les bateaux conçus pour le voyage - sur lesquelles la rouille a déjà commencé son travail de sape, bâches-tauds de soleil délavées au-dessus du cockpit et derrière lesquelles on devine un fatras d'objets accumulés … bateaux ventouses accrochés à un endroit dont on se demande s'ils en bougeront un jour.

C'est aussi peut-être, au-delà des images exotiques, des cocotiers sous le ciel bleu, des eaux turquoises, là où viennent se fracasser les rêves pour certain nombre de ceux qui sont partis la fleur dans l'âme et qui sait, le feu au derrière, et après sans doute une traversée d'atlantique qui dépassa parfois le rêve en difficulté et inconfort, ajouté à la dure réalité des moyens de subsistance quand on «nomadise» ainsi, ont planté le bateau là, et laissé s'envoler la suite du rêve et l'envie de bouffer les milles plus loin.

Combien de ces renoncements une fois arrivés là-bas pour combien de continuations heureuses et toujours pleines d'entrain?

Cette question m'a un peu taraudée. J'ai eu le sentiment à un moment donné qu'il pouvait être facile de laisser couler, de se dire quelque chose comme «rentrer à quoi bon?» comme – je ne m'y trompais pas vis à vis de moi-même – une échappatoire à la nécessité de conserver l'énergie et la volonté de se battre pour aller au bout du projet initié.

Cette énergie, il faut l'entretenir, on baisserait vite les bras, et notre cerveau est un champion pour nous trouver cent mille raisons au renoncement, quitte à aller dans les actes manqués parfois dangereux… surtout quand on est seul … vigilance!

C'est aussi une composante du grand voyage en solitaire – et après tout autant la mettre sur la table – bien au-delà des images exotiques qu'on passe au travers d'un blog pour montrer comme tout est beau et bien.

Dans les vies de pontons, la marina du Bas du Fort à Pointe à Pitre, en Guadeloupe, a ses particularismes par rapport à celle du Marin en Martinique.


Ici, c'est pour certains pontons la «vie de quartier» où des gens se connaissent comme des voisins de zone pavillonnaire. Bacs à fleurs sur les bords du ponton ou même sur les ponts de voiliers sans voile gréée depuis longtemps, caddie de supermarché en état de rouille avancée et contenant un matériel improbable. Enfants aux cartables que des papas emmènent par la main à l'école le matin.

Ces enfants de bateaux ont souvent été associés pour moi à l'image de liberté que renvoyaient ces histoires de familles partant pour le grand voyage, mais là, enfants vivant sur des bateaux qui ne naviguent plus ?
Le rêve exotique a du plomb dans l'aile.

Un ponton, des bateaux, mais plus cette essence ni effervescence de ceux d'où partent les voiliers pour tailler la route.

Nomade est resté plusieurs jours sur un de ces pontons, comme un intrus dans un quartier où je n'aurai pas eu le temps de sympathiser avec qui que ce soit dans le voisinage bien que les invites-apéros entre bateaux semblaient aller bon train parfois – mais je n'étais pas ''un gars du quartier''. Quartier qui a pris ses vieilles habitudes. A tel point que le gars qui est venu me livrer mon mât d'éolienne – puisque j'y étais aussi pour ça, avant de repartir - était surpris de me voir ici. «Dites donc c'est étonnant de voir qu'ils vous ont placé ici, ce ponton, c'est le quartier où tout le monde se connaît»

Avantage ou inconvénient, Nomade avec sa taille modeste peut toujours être placé quelque part, même dans un port encombré.

J'étais coincé à ce moment là entre deux voiliers assez gros, genre 45 pieds, chacun de son côté étant équipé d'un groupe de climatisation posé à l'extérieur sur le pont en pied de mât, avec leur petit tuyau de goutte à goutte d'eau attaché ''à poste'' en travers du pont et le ronronnement toute la nuit de chacune de ces clim's de chaque côté.

Des voiliers qui n'ont pas vu la mer depuis des lustres…

J'étais content de repartir … jusqu'à ce fichu vérin ….

Cette fois-ci, au retour de la défection de mon pilote, on m'a placé au ponton ''visiteur'' numéro 6, nommé également ''Ponton Michel Malinovsky'' en l'honneur de ce premier presque victorieux de la première route du rhum qui se fit voler la victoire de 90 secondes par Mike Birch en 1978.

Ici, pas de bateaux ventouses, pas de vie de quartier, des gens de passage, assez souvent des américains, des canadiens, des français bien sûr, des gens réellement en voyage ou en navigation, … je m'y sens mieux, y compris dans quelques rencontres de gens que j'avais déjà vu au Cap Vert ou ailleurs.

Bon elles arrivent, ces fichues billes ? Il est temps que je reparte …



jeudi 16 février 2017

Un sac de billes ... suite.

Pour répondre aux questionnements de certains ( commentaires de l'article précédent entre autres).
Article technique ...

En fait il faut considérer que ça ne travaille pas comme un roulement à billes classique. Un roulement classique travaille sur son axe.
Ici le système voyage sur une tige avec un filetage semi-circulaire et doit exercer une poussée latérale à la cage, pour pousser ou tirer sur la barre. Les billes ont donc une pression perpendiculaire à leur cage qui est la tige filetée d'un coté et un filetage inverse dans la cage. Pression latérale que n'a pas un roulement à billes classique travaillant sur un axe en rotation.  Et c'est sans doute pour ça aussi que les billes sont petites, mais le fait qu'elles sont petites en tant que tel ne doit pas être le souci, et c'est une obligation par rapport au pas de filetage pour avoir la force de poussée convertie de la rotation du moteur.
 
 le vérin entier dans toute sa splendeur
 
démontage premier niveau, on voit la vis sans fin qui accueille le roulement et le tube inox qui convertit la rotation du moteur en translation linéaire pour pousser ou tirer la barre du bateau.


 démontage deuxième niveau, tube inox retiré,cage de roulement ouverte en enlevant la bague en bronze.

 vue en gros plan sur l'objet de mes misères. une espèce d'agrafe tubulaire ( en deux morceaux posée au dessus de la cage en bronze) referme ladite cage et les billes circulent manifestement au-travers de cette espèce de tube.C'est par l'ouverture en diagonale de la cage, par un trou de chaque côté, qu'en réinsérant des billes tout refonctionne. Toute la faiblesse de cet engin réside manifestement ici.
 
 
Le verin est donné pour une poussée de 85 kg, ce qui est pas mal, sans doute plus que mes petits bras ( théoriquement?) et quand il fonctionne ... avant usure ... ce pilote est plutôt bon, associé à un gyrocompas placé au centre du bateau ( sous la table du carré, proche du centre de gravité du bateau), il intègre bien les mouvements du bateau...tout ce qu'il faut pour en faire un excellent pilote dans la catégorie taille-poids de Nomade.

Mais ce système est sans doute aussi soumis à des contraintes, par exemple dans un gros temps, mer formée, etc, et là la sollicitation est très importante, les aller retour de barre importants, les rafales peuvent engendrer des poussées sur la barre assez fortes, et au final, la cage à billes est sans doute sous dimensionnée, certains diront que ce pilote n'est pas non plus fait pour ça, qu'il faut savoir régler ses voiles pour minimiser l'effort de barre, ce dont je conviens, et qu'ils n'ont jamais de problème ...tout dépend de quelle type de navigation on parle.
Et puis en matière de réglages de voiles, de réduction quand il faut, l'utilisation très majoritaire du régulateur d'allure (Benhur) oblige à cette façon de pratiquer donc que je pense avoir intégrée dans ma façon de naviguer.
 
En fait pour de la grande nav, et surtout en solo, on est sans doute dans les limites d'utilisation de ce vérin. C'est bien pour ça que j'avais pris un régulateur d'allure, heureusement que je l'avais, je limite l'utilisation du pilote mais il a quand même beaucoup bossé depuis l'Irlande où je n'en avais pas encore.

Sur un forum de voile sur internet, quelqu'un a fait un peu le même genre de navigation que moi, et sans régulateur d'allure il dit avoir eu besoin de 3 vérins sur une boucle atlantique solo. Il considère ce vérin comme du " consommable" ... Il n'a pas tord, il est juste pragmatique...

En fait il faudrait passer à l'hydraulique mais là c'est plus le même coût et il faudrait des grosses transformations sur Nomade et sa mèche de safran sur barre franche.

J'atteinds sans doute les limites de ce qu'on peut faire techniquement en grande nav solo sur un bateau comme Nomade...mais ceci dit à part ça, rien à lui reprocher, il a tout d'un grand :-))

Aux dernières nouvelles du suivi de livraison, mon "sac de billes" était ce jeudi matin sur la plateforme Garonord, donc pas loin de monter dans l'avion ...

A suivre ...

Un sac de billes

Finalement ma réparation a bien fonctionné, c'est prometteur.
Reparti de l'Ilet aux Cabris au petit matin, avec un temps modéré, 15 noeuds de vent mollissant et une mer bien maniable dans le canal entre Les Saintes et La Guadeloupe, le pilote a bien fonctionné, pas un accroc, pas une erreur de barre ....
Me voilà revenu à la Marina du Bas du Fort, que je commence à bien connaître. 

Opération "sac de billes"
Pas si facile.
J'écume les professionnels du nautisme locaux qui me font des réponses allant du genre "mon pauvre monsieur" à "des billes aussi petites, allez voir dans le modélisme peut-être?"
( Raymarine, si vous me lisez, rougissez ...)
J'appelle au téléphone un professionnel de la mécanique local.
Toujours drôle de s'entendre adressé par le tutoiement même au téléphone par quelqu'un qu'on ne connait pas, mais ici c'est la règle, on tutoie.
Même qu'une fois, c'était en Martinique, devant un supermarché où je faisais mes courses, une vague altercation, histoire de placement de voiture sur le parking je présume, j'ai entendu une dame ( ici on dirait une "métro") s'offusquer auprès d'un employé local en lui disant un " non mais dites donc, c'est pas pour ça que vous devez me tutoyer"
J'ai failli lui répondre " mais Madame, ici c'est la règle.."
Ça y est j'ai divergé ... bille en tête... 

Donc le gars au téléphone me dit quelque chose comme:
" non mais tu vas avoir du mal à trouver ça ici, ou alors il faut chercher dans les roulements qui auraient des billes de la même taille ( 2 mm , note perso) et on casse le roulement pour les récupérer, t'es où là, ah il te faut la voiture, c'est un peu loin,  tu prends ton temps, tu viens quand tu veux".
Je vous résume la discussion, sympa mais côté réalisation de l'objectif, ça se présentait pas très bien.
La veille, un shipchandler m'avait laissé entrevoir qu'il en aurait peut-être, entrevue conclue par " OK, on voit ça demain"
Demain s'étant avéré être devenu aujourd'hui ( la relativité et l'inconstance du temps m'étonnera toujours! Car très vite ce demain devenu aujourd'hui s'avèrera être hier et que c'est pas fini ...) et ben le gâ il en avait pâ....

Allez internet ... Gougueule, billes, roulements, 2 millimètres, et hop ... 123roulement.com ... Des billes en veux tu en voilà , de toutes les tailles, à l'unité, au kilo ... Le royaume de mes rêves ( ... Du moment mais ça ne durera pas ...)
Allez , commandé mon sac de billes, livraison TNT, DOM-TOM sous 2 à 3 jours, je veux y croire, quasiment aussi cher de livraison que de matériau, mais quand on veut ... on veut ... non mais!

Et en parallèle, un petit pilote de secours, installé, prêt à prendre le relais au cas où.
Ceinture, bretelles, bouts de ficelles ... On dirait une aventure, ce voyage ....

lundi 13 février 2017

Ou bien l'option Nord ... Pleine bille ?

Toujours scotché à mon joli - et agréable au demeurant - mouillage de l'île aux Cabris, je pourrais résumer la situation par " je touche ma bille" ... Entre les baignades.

L'option Sud restait a l'ordre des possibilités, mais je cherche toutes les possibilités de résoudre mon histoire de pilote.
Sud, avec passage par la Martinique chez un shipchandler susceptible de me trouver mon besoin, mais bon sang pas de stock, délais qui poussent en mars ... Ah ben non alors !

Nord ? Ça se pourrait, un direct sur l'île de St Martin où il y a aussi pas mal de choses là-bas.
J'attends une réponse.

Et en attendant, j'ai ré-démonté ce scrongneugneu de vérin, et plutôt que de rester comme une poule devant un couteau avec cette cage à billes responsable de mes misères, j'ai décidé ... d'ouvrir ladite cage.
( chapitre technique...pour changer des images de cocotiers...)
Bien fermée verrouillée par une espèce d'agrafe, de toute façon perdu pour perdu j'y vais.
( imaginer à bord dans le carré, léger dandinement de Nomade au mouillage, travail au-dessus d'une bassine posée sur la table du carré pour être sûr que quand ça va s'ouvrir tout n'aille pas en vrac dans les fonds du bateau, vérin de pilote éclaté en puzzle sur la table)
Un trait de scie sur la fameuse agrafe, là faut pas faire l'andouille sinon adieu ... tiens des billes - elles sont minuscules - coincées sur cette espèce d'agrafe.
Prudemment je récupère une demie douzaine de billes voyageuses, je nettoie les alentours de l'ouverture un peu graisseuse, je les dépose avec une attention de chirurgien dans une tasse à café ( sans café ... ) et je les remets ensuite en place dans le petit trou de la cage. Je les pousse avec une aiguille au maximum possible dans la cage ... Remontage et blocage de l'agrafe que j'ai un peu endommagée avec une bague. Tiens le jeu diminue on dirait...

Je remonte le tout, essai en mode manuel pilote en place ... Et ben là je vois jure, j'ai l'impression de retrouver mon pilote, il n'a plus l'air de bloquer ... Mais restons prudents, il manque encore des billes dans ce roulement hélicoïdal, j'en suis sûr.

C'est vraiment le point faible de ce vérin Raymarine, sinon tout le reste est impeccable.

Comment se présente la suite ?
Demain mardi retour à Pointe à Pitre, trouver un atelier de mécanique qui travaille ou fournit des choses relatives aux roulements à billes, je suis convaincu qu'en rechargeant cette foutue cage à billes comme il faut, le pilote repart comme en 14 ( c'est bizarre comment une expression comme celle-ci peut perdurer plus d'un siècle après l'évènement)

En parallèle de ça j'ai deux options:
- le gars de St Martin a un vérin à court terme, je lui en prends un en sécu donc ... Je monte au nord !
- sinon je prends un pilote monobloc comme pilote de secours qui me sera toujours utile un jour ou l'autre , et là ya ça en stock à Pointe à Pitre.

Tout ça pour en arriver à dire que l'option Sud est de moins en moins probable vu que le temps passe, et que donc la suggestion de l'Amiral et son vote pour l'option Nord serait hautement probable.
N'est pas Amiral qui veut ....

dimanche 12 février 2017

Arrêt technique aux Saintes

C'était parti samedi matin, bon vent de travers dans les vingt noeuds, quelques rafales vers vingt-cinq voire plus mer formée dans le canal entre les îles, l'éolienne qui marche à plein, Benhur le régulateur au service puis reprise de la barre en manuel, je descends tout droit sur La Dominique, agréable.
Ceci dit, pour faire les manoeuvres comme prendre un ris, ou virer ou empanner, j'ai besoin du pilote auto pour assurer la manoeuvre, ainsi que dans les entrées ou sorties de port, sinon tout seul c'est parfois un peu galère.
Mais voilà que ce fichu pilote me fait des siennes, le vérin, encore lui, qui bloque, qui me fiche le bateau en empannage ou qui m'envoie aux fraises de façon aléatoire.

J'ai viré sur ma route pour revenir aux Saintes qui n'étaient encore pas loin.
Mouillé sous le vent de l'Ilet Aux Cabris, remarquez, l'endroit est bien agréable, puis soirée sympa à bord avec les amis du bateau Genesis...
J'ai vérifié ce fichu pilote, démonté, nettoyé, vérifié, resserré tout ce qui peut l'être mais c'est clairement le vérin électromécanique qui fait des siennes, encore cette cage de roulements hélicoïdal de la vis sans fin qui a pris trop de jeu, et le mouvement du vérin a des points durs qui bloquent la commande .... Ça me rappelle furieusement l'Irlande l'an dernier.
Bien sûr maintenant avec le régulateur d'allure sur une route établie je peux naviguer, mais sans pilote pour assurer toute la partie des manoeuvres, je préfère ne pas continuer, et régler ce problème sérieusement.

Retour probable sur Pointe à Pitre d'ici peu .....

samedi 11 février 2017

Option Sud

C'est décidé, option Sud ...

J'ai 195 milles à parcourir, j'ai bien envie de les faire d'une traite, envie de naviguer de nuit, de faire un peu de route pour changer des soubresauts actuels.
Destination Bequia (à prononcer "bécoué"), porte d'entrée obligatoire pour faire ma clearance d'entrée dans les Grenadines où manifestement des gens que je connais passent du bon temps en ce moment ... d'ici à les croiser ?

Après, j'aurai tout le temps de remonter l'arc antillais jusqu'aux BVI (british virgin islands) et préparer ma route du retour.

Au moment d'écrire ces lignes, il est 22 heures locales vendredi soir, je compte décrocher les amarres samedi dans la matinée.
Le logiciel de routage météo ( de toute façon du vent d'Est) avec un départ 9H me fait arriver dimanche à 15H45 ... on verra bien, si j'ai envie, je vais mouiller sous le vent d'une des iles du parcours, La Dominique, Martinique, Sainte Lucie, heuuu ...Saint Vincent est en général une île qu'on évite ... une réputation pas très bonne et qui court depuis longtemps, déjà il y a vingt ans dans notre premier périple on avait évité, pas l'impression que ça ait beaucoup changé ...

Après ça, Tobago Cays, bien sûr, mais Canouan et les autres, de quoi se ballader dans des beaux endroits.

Un peu de confort et d'énergie:
6 mois de vie à bord, on commence à percevoir les limites et des besoins en matière de confort.
Energie: J'en avais notamment un peu "ras de bol" d'avoir à envoyer "Dudule", mon hydrogénérateur-éolienne dans le gréement à chaque arrivée aux mouillage pour le mettre en éolienne, démonter-remonter l'hélice et la pale girouette, ranger-ressortir le tout, en plus de l'installation du nécessaire taud de soleil ( ... ça cogne!).
Et puis avec le solaire tout seul, ça ne suffit pas vraiment pour garder entre autres du froid, les nuits étant aussi longues que le jour ici ...
ça me titillait depuis un certain temps, j'ai profité de mon escale à Pointe à Pitre après le départ de Marie-Claire pour installer une éolienne toute neuve en poste fixe ... tirelire allégée, éolienne installée, voyez un peu ça !


... ma belle éolienne !


Ajouté à cela, batterie neuve ( une AGM s'iou plaît ! plus forte tenue à la décharge. ) 
Me voilà paré !

Confort: depuis le départ, j'ai très peu barré, notamment sur les grands parcours quasiment jamais, Benhur assure ...mais là j'ai envie de barrer, je n'irais pas jusqu'à dire que c'est hypnotique mais quelque chose comme ça, entre un bouquin et laisser faire, et barrer sans ne rien faire d'autre que d'être dans cet espèce de corps à corps à corps avec son bateau, il y a deux mondes.

Deux petits aménagements d'accessoires tout simples:
- des "boudins de filières" pour pouvoir s'appuyer le dos plus confortablement
- un nouveau stick (prolongateur) de barre plus ergonomique que le précédent cassé.
Pas de quoi révolutionner la suite du voyage, mais cet ajout de petite chose qui peut apporter beaucoup.
Et puis je vous le répète, envie de barrer je sais pas pourquoi, mais envie ...enfin si, le pourquoi, entre autres, dans du vent plutôt de travers pour descendre, Nomade aime bien, ça devrait être sympa !

Les boudins de filière, en bleu sur la photo.
Mine de rien, un dossier un peu plus agréable lorsqu'on s'assoit sur le rebord quand le bateau gîte...

 ... pour passer des heures à barrer nez au vent avec un nouveau stick de barre plus ergonomique ...



  Des news à Bequia en principe, ( Bécoué, z'avez bien noté ?) si j'y trouve un bistrot avec du réseau.

dimanche 5 février 2017

Gwada ...3 ...2...1...

Gwada, Guadeloupe, il suffit d'en regarder une carte, même dans un dépliant touristique, pour en faire un inventaire à la Prévert:



Petit Sans Toucher
Grand Sans Toucher
Morne Incapable
Grande Découverte
Vieux-Habitants
Trou Madame Coco
Pointe Gris-Gris
Petites Mamelles
Pointe Coq Souris
On pourrait sûrement en trouver d'autres en fouillant encore, de ces noms de lieux divers que je n'ai absolument pas inventés.

La suite des Saintes ( post précédent), ce fut de belles ballades, de belles baignades, une matinée plongée Clémence et moi (baptême pour Clémence) … une demi-heure de plaisir pur dans l'aquarium.



La Rade des Saintes vue d'en haut
 

 Un autre aspect des Saintes : Terre De Bas, ici la plage devant le restau Chez Eugenette, à ne manquer sous aucun prétexte !!

Beaucoup de charme aussi dans les rues tranquilles du village à Terre De Bas, plus éloignée des touristes



Puis tous les trois nous sommes remontés sur la côte sous le vent de Basse-Terre (Guadeloupe) jusqu'à Rivière-Sens. Location de voiture, excursion et ascension de La Soufrière … quelques heures de marche avec un final très abrupt, très venté et très humide pour arriver … dans le brouillard où on ne voit rien …


 Heureusement, au retour il y a le réconfort des Bains Jaunes, source d'eau chaude et sulfureuse au pied du volcan de La Soufrière,


Le samedi 28 janvier, route vers l'aéroport d'où Clémence repart … et nous voilà deux.
Passage par les 3èmes chutes du Carbet, qu'on accède après une marche dans la superbe forêt tropicale du Parc National de Guadeloupe.

 La belle forêt tropicale 

 L'accès aux chutes finit un peu sportivement, descente à la corde

Vaut le détour, comme diraient des dépliants touristiques
peut-être même que ça rappelle des vieux souvenirs à quelques uns, hein Vincent ?



Dimanche 29-01, mouillage à l'Anse à la Barque.
Jolis fonds à voir en palme-tuba.
Couchers de soleil avec des ciels magnifiques, une bande de pélicans pêche en plongeant les uns après les autres dans le crépuscule, de l'autre côté la montagne est traversée de nuages noirs et d'arcs-en-ciel.

 Anse à la barque
 Et des ciels ...
 Comme souvent je n'ose pas en exploiter de tels dans mes ciels de peintures 

 Ces mélanges de couleurs, bleu outremer, ajouté d'une pincée de terre d'ombre et de cramoisi d'alizarine éclairci pour le juxtaposer à ce rose orangé, ça donne des idées comme j'en ai souvent recherchées ...
 

Ciel de feu, un tableau à la William Turner ?



Lundi 30-01, mouillage express à Malendure, proche de l'Ilet Pïgeon, mouillage rouleur avec un fort clapot, on va voir les fonds, très beaux, et on repart
On va jeter l'ancre finalement à Deshaies, joli village avec ses terrasses donnant dirtectement sur la jolie baie .
Nous avons bien aimé Deshaies, savouré un trio de poissons dans un des restaus-terrasse.
 Vue de la terrasse de L'Amer, patron sympa, ambiance sonore de bons choix musicaux, vue imprenable, un endroit où passer un bon moment.


 Plage de Grande Anse, de l'autre côté de la colline ''Gros Morne'', l'occasion d'une ballade sympa et d'une bonne baignade.



Mercredi 1-02:

La dernière nuit a été mouvementée, vent fort, beaucoup de bateaux mouillés proches les uns des autres, au matin décrochage d'urgence car ça souffle de plus en plus et ,nous sommes tout près d'un bateau derrière nous, ça sent l'emmêlage de chaines et d'ancres à court terme.
25 à 30 noeuds dans les rafales, puis pétole, c'est vraiment très instable, nous redescendons la côte sous le vent de Basse-Terre.
Nous allons mouiller à Petite Anse, juste au-dessus de l'Anse à la Barque de l'autre jour.
Mouillage dont on peut rêver, calme au possible, 3 ou 4 bateaux guère plus, très jolis fonds alentours, nuit super calme.

Jeudi 2-02 :

Nous passons la pointe sud de Basse-Terre pour tâter le terrain du retour sur Pointe à Pitre, météo pas très engageante, vent plein est, mer agitée à forte, rafales 30 à 35 noeuds : effectivement c'est ce que nous rencontrons dans le Canal Des Saintes.
Allez, on renonce, nous retournons nous poser à Rivière-Sens pour mieux nous préparer à une nav musclée le lendemain.

Vendredi 3-02 : bien décidés, cirés, harnais , grand-voile à deux ris, un petit bout de génois, et on est accueillis dans la canal une fois passé le phare de la Pointe du Vieux Fort, par 28 à 30 noeuds de vent, des rafales à 35, une mer assez forte, vagues courtes abruptes, ''tout dans le nez''. Inutile de dire qu'on tire des bords pas très efficaces. Un peu de soutien moteur pour progresser un peu mieux jusqu'à dépasser Grande Pointe après quoi nous serons un peu mieux en cap et plus abattus au vent.
C'est la première nav musclée de la sorte pour Marie-Claire à bord de Nomade.
Vers la fin de matinée, le vent mollit un peu, la mer est moins dure, et nous finirons la route dans le Petit-Cul-de-Sac sur un bord ''bon plein'' bien agréable.
Et bien voilà, retour à la Marina du Bas Du Fort, un dernier petit restau samedi soir et hop, Marie-Claire s'envole vers la métropole le dimanche.

Me voilà seul à nouveau. Nous nous reverrons désormais aux Açores, en juin … bon sang 4 mois !! Ce sera la période seul la plus longue du voyage !



La suite ? Demandez le programme !

J'ai en gros 2 options

Option 1 : une boucle Nord-Caraïbes: Antigua, Barbuda, St Barthelemy, St Martin, Les BVI ( british virgin islands), redescente par St Kitts & Nevis, Montserrat, retour en Guadeloupe pour préparer la route du retour.

Option 2 : une grande redescente d'une seule traite jusqu'aux Grenadines (2 jours-nuit), puis remontée de tout l'arc antillais depuis tobago Cays jusqu'aux BVI, route de retour à partir des BVI selon le timing.

Je penche pour l'option 2.

Décision à venir, j'ai des préparations à faire sur le bateau avant de repartir.